Comportement alimentaire & confinement
Cette semaine, découvrez un article proposé par Cannelle Demeyer, diététicienne-nutritionniste sur l'influence du confinement sur notre comportement alimentaire.
L’influence du confinement sur notre comportement alimentaire
Les confinements successifs ont généré chez nous des changements. Des modifications dans notre façon de penser, de consommer, de cuisiner et de manger. Ces évolutions sont la preuve que l’être humain est capable de revoir sa manière de s’alimenter au fil du temps. Mais qu’est-ce qui a réellement changer ?
Selon l’Insee : « 37% des individus ont déclaré avoir « modifié leur alimentation », sans différence selon le sexe. Les femmes ont toutefois été plus nombreuses que les hommes à déclarer davantage cuisiner, grignoter, consommer des produits gras, sucrés, salés, avoir plus ou moins d’appétit, faire attention à leur poids. Parmi les comportements évalués, la majorité ont été impactés par le confinement pour 25 à 40% des répondants : par exemple, 37% ont déclaré cuisiner des plats faits maison plus fréquemment que d’habitude et 27% avoir pris du poids contre 11% en avoir perdu. »
La cuisine comme échappatoire et source de créativité
Pendant le premier confinement, il était plus inquiétant de sortir de chez soi. Nous ne savions pas vraiment ce qu’il se passait dehors et nous en avions quelque part un peu peur. Au début de la pandémie, il était donc plus sage de rester chez soi le plus possible. Mais que faire quand on s’ennuie ? Que faire quand le manque d’activité nous démange et que le manque de créativité se fait ressentir ? Il semblerait que le « fait-maison » est une bonne réponse à tous ces questionnements.
Fait-maison au sens large du terme car on a constaté une recrudescence du « DIY » soit du « Do it Yourself » (Fais-le par toi-même) pendant cette période. Cela démontre donc une certaine prise de conscience du fait qu’il est possible, voire gratifiant de faire les choses par soi-même. Et cela passe notamment par la cuisine.
Selon l’Insee plus d’un tiers des participants à l’étude (36,6%) ont déclaré cuisiner plus que d’habitude des plats faits maison. Ce changement de comportement peut être perçu comme un point positif et négatif à la fois. Positif, bien évidemment car en cuisinant maison nous évaluons la quantité consommée et surtout la qualité des produits consommés. Ce qui est déjà une bonne base pour une alimentation équilibrée. Nous avons été beaucoup plus créatifs lors de ces confinements, nous avons pris conscience de l’importance de cuisiner, l’importance de manger et notamment de bien manger.
La qualité et la proximité des produits avant tout
Personne n’a oublié, lorsque le confinement a été annoncé, la ruée vers les supermarchés pour faire ses courses, car « nous sommes en guerre ». Nous avons assisté ou participé à cet affolement, cette peur de manquer pendant cette crise. La surconsommation alimentaire ou plutôt ce sur-achat alimentaire a été très important au début de cette pandémie. Mais cela nous a quelque part fait réfléchir à notre manière de consommer. Consommer au sens large du terme également car nous avons constaté une recrudescence du marché de l’occasion. Par ailleurs, le site Lebon Coin n’a jamais été aussi productif que pendant et après le confinement. Selon Antoine Jouteau, Directeur Général du groupe LeBonCoin : « Nous venons de franchir la barre des 30 millions d’annonces en ligne.» Il évoque « une augmentation sans précédent » de l’activité de sa plate-forme depuis le 11 mai 2020.
Par la suite, la délimitation d’un périmètre nous a quelque part forcé à découvrir ce qui se passait à côté de chez nous. Peut-être qu’un petit producteur travaillait au bout de votre rue depuis des années, mais vos habitudes d’achats ne vous ont pas permis de le découvrir auparavant.
Nous avons donc davantage acheté local, de saison et cela a renforcé notre lien avec l’alimentation et notamment une alimentation équilibrée, de bonne qualité et raisonnée (limité en agents chimiques).
Certains d’entre vous ont même davantage jardiner et mis en place un potager ! Quoi de mieux pour une alimentation de bonne qualité nutritionnelle.
Une prise de conscience chez l'un, une prise de poids chez l'autre
Les confinements successifs ont également eu une répercussion sur notre poids. Je l’ai par ailleurs constaté en consultation. J’ai pu retrouver d’une part une forte augmentation des consultations après chaque confinement (je parle souvent de « vagues » covid post confinement !) pour motif de perte de poids, et cela s’explique.
Une augmentation des pratiques culinaires, une augmentation des grignotages, ainsi qu’une baisse de l’activité physique font partis des éléments déclencheurs.
Par ailleurs, la crise sanitaire a eu un impact sur la santé mentale des Français. En effet, les états anxieux et dépressifs et de manière générale le stress sont considérés comme des facteurs de risque d’une consommation accrue d’aliments, notamment des aliments dits de « confort » comme les produits gras, sucrés et salés.
Mais, le confinement n’a pas eu que des répercussions négatives. Il a également généré une prise de conscience sur l’importance de la santé et du bien-être. J’ai pu constater d’autre part une forte augmentation de patients n’ayant pas de troubles pondérales ni de maladies mais simplement des personnes qui souhaitent en savoir davantage sur l’équilibre alimentaire afin d’optimiser leur santé et leur bien-être global.
Mais alors, qu’en est-il de la suite ? Aujourd’hui après ces confinements allons-nous faire perdurer ses bonnes habitudes et limiter les mauvaises ?
Conserver ses bonnes habitudes post-confinement
Voici ci-dessous la liste des objectifs pour une santé mentale et physique au top !
- Cuisiner davantage
- Favoriser les circuits courts et la saisonnalité des produits
- Favoriser une alimentation équilibrée et limiter les grignotages
Cannelle DEMEYER
Diétéicienne-Nutritionniste
06 17 69 23 35
Site internet : maracudja.info